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50 ans après Sidney

Hommage au saxophoniste qui ignorait tout du solfège

Sidney Joseph Bechet est né le 14 mai 1897 à la Nouvelle Orléans. Il reçoit une éducation musicale dès son plus jeune âge et joue de la clarinette dans l’orchestre de son frère, le Silver Bell Band. Brillant musicien, il est régulièrement invité en « guest star » dans des groupes de jazz locaux. A 20 ans, il s’installe à Chicago, où joue quelques temps avec Will Marion Cook dans le SYNCOPATED ORCHESTRA. Il entame ensuite une tournée européenne auprès des JAZZ KING de Louis Mitchell, période pendant laquelle il est repéré par le manager Clarence Williams. En Europe, il s’achète un saxophone soprano qui devient son principal instrument. De retour aux U.S.A., Sidney fait ses premiers enregistrements. Pendant les deux années suivantes, il enregistre régulièrement avec le Clarence Williams Blue Five aux côtés de Louis Armstrong et joue, de temps en temps, avec la formation qui deviendra un jour le Duke Ellington’s Washingtonians. A partir de 1925, Sidney allias Pops s’installe en Europe. Pendant trois ans, il fait « jazzer » les capitales européennes où il donne de multiples concerts. Mais à la suite d’une rixe, pendant laquelle Pops joue des poings et du flingue, il passe un an derrière les barreaux, à Paris. A sa sortie, il est expulsé de France. Il s‘installe alors quelques temps à Berlin où il joue avec le Noble Sissle Orchestra, jusqu’en 1931. Sans grande joie, il retourne aux États Unis où il ouvre un commerce de tailleur avec le trompettiste Tommy Ladmier, et travaillent quelques titres ensemble. Ces morceaux, enregistrés sous le nom de scène New Orléans Feetwarmers, auront plus de succès que leur commerce, qui fait rapidement faillite. En 1938, la sortie du titre « Summertime » fait un carton. Entre 1940 et 1950, Pops est à New York, où il devient la figure emblématique du style DizzieLand. Bechet retrouve enfin la France en 1952, où il est accueilli chaleureusement. Sa carrière décolle en flèche et les succès s’enchainent. Excellent musicien et soliste sensible, il imprime l’histoire du jazz par son style remarquable. Ses titres, d’intelligentes inspirations entre sa culture européenne et celle du jazz New Orléans de Louisiane, démontrent le talent et le génie de ce saxophoniste gentiment fou. Il meurt à 62, le 14 mai 1959, jour de sa naissance.