Ahmad Jamal, l’un des derniers grands jazzmen en concert à la Salle Pleyel.
Retour d’un artiste intemporel, pianiste et seigneur dénigré de sa génération, Ahmad Jamal se jette à nouveau sous la rampe. Applaudissements…extinction des feux ? Détrompez-vous.
Saisonnalité rime avec lieu incontournable du jazz pour ce pianiste de 78 ans : l’été, on le retrouve à Juan, Marciac, ou ailleurs. L’hiver, c’est à Pleyel. Né a Pittsburgh en 1930, Ahmad Jamal a cessé de vieillir, promenant l’élégance du vieux musicien noir devenu fresque vivante par la grâce de l’histoire. Un ange parmi les diables. Les boppers faisaient exploser les notes, il les faisait résonner jusqu’au bout de leur vie. En quelques décennies, Ahmad a semé une œuvre importante, dont le récent It’s Magic, enregistré en trio avec la présence du percussionniste Manolo Badrena. Ne vous affolez pas. Cet album n’annonce en rien un quelconque déclin. Ses versions du tropical et brûlant Poinciana qu’il jouait déjà en 1958 maintiennent sa vibrante jeunesse…