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"Terre Rouge, c'est la terre de l'amour" Les tendres confiences de Lubiana pour Jazz Radio

"Terre Rouge, c'est la terre de l'amour" Les tendres confiences de Lubiana pour Jazz Radio
Capture d'écran interview Benoit Thuret et Lubiana

De passage dans les studios de Jazz Radio, la musicienne a été interviewée par Benoit Thuret

Elle a envoûté la scène du Docks 40 lors de son passage remarqué le 23 octobre dernier. Alors qu'elle se lance dans une toute nouvelle tournée, Lubiana s'est laissée aller à quelques confidences au micro de Benoit Thuret, entre son amour pour ses racines africaines, de sa passion pour la kora et de ses rencontres décisives avec Toumani Diabaté et Gaël Faye

 

"Cette terre qui m'a toujours marquée" : un hommage à l'Afrique

Sorti le 25 octobre 2024, "Terre rouge" est le nouvel opus signé Lubiana. Un petit bijou de douceur et de sonorités qui nous emmènent tout droit sur ses terres d'origine, le Cameroun, que la musicienne célèbre dans cet album. 

"Ca a été vraiment une quête qui m'a énormément marquée, le fait de retourner sur le continent. Et puis, au moment d'écrire ce deuxième album, c'est venu comme une évidence, cette terre qui m'a toujours marquée en Afrique et qui est rouge" - Lubiana

Un hommage complètement assumé, que la jeune femme transmet aussi à travers son instrument de coeur, la kora, un instrument organique qui vient d'Afrique de l'Ouest, et qui est exclusivement réservé aux hommes. Un instrument dont la jeune femme est particulièrement fière de savoir jouer, car il est porteur de "l'histoire de cet empire". 

"C'est un instrument qui se transmet de père en fils depuis le XIIIème siècle. Et c'est vraiment un instrument qui est porteur de l'histoire de cet empire, de l'histoire d'Afrique de l'Ouest, parce que, pour le rappeler, en Afrique, c'est la tradition orale, c'est vraiment la transmission orale. (...) Majoritairement, l'histoire de ce continent se transmet de coeur à coeur comme j'aime bien le dire" - Lubiana

Des histoires de rencontres

C'est d'ailleurs cet amour pour la kora qui a amené Lubiana à rencontrer un maître incontesté en la matière, le regretté Toumani Diabaté, qui lui a confirmé que la kora "l'avait choisie". 

"J'ai commencé à rêver de cet instrument, je ne l'avais jamais vu avant. (...) C'était il y a presque dix ans maintenant. (...) Et puis, sur la grande place de Mallorca en Espagne, j'entends le son de la kora, et là c'est un coup de foudre. Et j'ai découvert à ce moment-là que c'est un instrument réservé aux hommes, et j'ai eu la chance très tôt dans mon parcours, d'être invitée par Toumani Diabaté. (...) Il m'a dit que si j'ai rêvé de kora, c'est qu'elle m'a choisie" - Lubiana

Une rencontre inoubliable pour la jeune femme, qui lui rend visite à Bamako au Malin, là où naît "(leur) collaboration qui sera sur l'album Terre Rouge", la chanson Mali, que Lubiana avait déjà commencé à écrire avant même que le musicien lui propose de travailler ensemble.

"Au moment de partir de ce mois de voyage, de rencontres avec lui dans sa famille, il me dit "Lubiana, je voudrais faire une chanson avec toi". Et j'avais déjà commencé à écrire cette chanson, "Mali", parce que pour moi Toumani, c'est un peu l'emblème du Mali. (...) Et puis aujourd'hui, Toumani nous a quittées. Et pour moi, c'est encore un cadeau immense de me donner sa bénéfiction jusqu'au bout. Et j'espère qu'à travers cette chanson, je continuerai à célébrer son histoire." - Lubiana

L'occasion pour l'artiste de revenir aussi sur une autre rencontre déterminante dans son parcours, celle avec Gaël Faye, un artiste "qu'(elle) adore", et dont la chanson "Métis" a profondément résonné en elle, comme si c'était "la première fois qu'(elle) entend quelqu'un qui lui fait ressentir qu'(elle) a le droit aussi de ne pas juste dire qu'(elle) est métisse". C'est une évidence pour Lubiana, qui veut collaborer avec lui "pour célébrer les femmes d'Afrique".

"Terre Rouge, la terre de l'amour"

Très heureuse de présenter ce nouveau projet, Lubiana propose donc un opus écrit autant en français qu'en anglais, avec quelques mots en bangoua, la langue de "(ses) ancêtres", la tribu des Bamileke. Un album qui a été enregistré en live "en six jours", avec des instrumentistes "à la fois des joueurs de N'goni (guitares traditionnelles ouest-africaines" mais aussi avec des "percussions burundaises" et des "instrumentels traditionnels classiques, dont le quatuor à cordes, et une harpe". 

Un album qui mélange plusieurs influences, comme aime l'expliquer la jeune femme. 

''C'est important que ce soit un album qui mélange mes influences, que ce soit le jazz, parce que j'ai étudié le jazz à la base. (...) Et évidemment, il y a aussi beaucoup d'influences folk, traditionnelles, acoustiques, tout ce qui vient de mon métissage" - Lubiana