A l'occasion de la sortie de son nouvel album "Roses" et de son passage électrisant sur la scène du Docks 40 le 23 octobre dernier, la tornade Kimberose a pris le temps de se poser quelques instants pour une interview en toute intimité pour Jazz Radio. Interrogée par notre animateur Benoit Thuret, la jeune femme s'est confiée sur son amour de la scène, les étiquettes collées sur les artistes et son premier album écrit en français.
"Surprendre les gens, c'est aussi le rôle d'un artiste"
Sorti le 27 septembre 2024, "Roses" est le troisième album de la chanteuse, avec une petit spécificité : c'est le premier album où l'on peut découvrir des titres chantés en français, l'occasion pour l'artiste de "s'aventurer plus loin" avec cette langue, elle qui rêvait de "(se) surprendre, de surprendre les gens qui (l)'écoutent"
"C'est une langue qui m'a toujours fait un peu peur en musique. L'écriture, aussi, les rythmiques sur lesquelles elle emmne, je trouve qu'elle sont parfois assez différentes. (...) Mais en même temps, c'était excitant pour moi parce que refaire en boucle constamment la même chose, au bout d'un moment, c'est (lassant)" - Kimberose
Une idée qui lui est aussi venue en écoutant une interview d'un de ses artistes fétiches, le guiatriste et interprète -M-.
"(Il) expliquait que le troisième album, c'était un peu comme le dernier point du triangle et que le triangle représentait l'espace de jeu, le terrain de jeu qu'on aurait ensuite en tant qu'artiste. Et donc, plus on le fait large et grand, plus le terrain de jeu après sera grand. Et je pense que dans ma tête, j'avais un truc un peu comme ça aussi, où j'avais envie d'aller m'aventurer sur d'autres contrées musicales et juste de me faire kiffer, de me surprendre encore une fois" - Kimberose
"Tout le monde écoute de tout, c'est une richesse"
Si la musicienne a écouté différents styles musicaux quand elle était enfant, de la musique classique au reggae, en passant par la musique ghanéenne et de la pop, où "il n'y a jamais eu de question de genre ou de style", la musicienne explique qu'elle est ennuyée par le fait que l'on veuille ranger les artistes dans des petites cases, que c'est contraignant et assez contreproductif.
"Je pense que c'est vieillissant de vouloir catégoriser les artistes sous des genres, des styles. (...) Je ne connais personne, moi, dans mon entourage, qui a une playlist essentiellement jazz, ou essentiellement soul, ou essentiellement pop. Tout le monde écoute un peu de tout, et je trouve que c'est une richesse, au final." - Kimberose
Un amour de la musique qui, très jeune, a poussé Kimberose a se lancer à corps perdu dans cette passion, elle qui "n'a pas de souvenirs d'(elle) qui ne chante pas".
"Le chant et la musique, c'est essentiel à ma vie" - Kimberose
Si la jeune femme a souvent l'impression "de ne pas travailler" quand elle chante, elle a d'ailleurs une tendresse toute particulière lorsqu'elle est en tournée.
"La tournée, c'est le moment le plus pur au final. C'est là où on joue nos titres, en live devant des gens qui viennent nous voir. Il y a une forme de communion, quelque chose de magique qu'on vit aussi avec le public. (...) Moi je ne retrouve pas cette émotion ailleurs." - Kimberose
"Quand on a un rêve, il faut essayer"
Actuellement en tournée, la musicienne en a profité pour évoquer une incroyable expérience qu'elle a eu la chance de vivre aux côtés d'une légende, le guitariste et compositeur Niles Rodgers : ce dernier a enregistré quelques riffs de guitare sur l'un des morceaux du nouvel album. Un rêve éveillé pour la jeune femme, qui le voit comme une "magnifique leçon de vie".
"C'est une leçon pour moi, c'est une leçon peut-être pour d'autres aussi, dans le sens où quand on a un rêve, il faut essayer. En fait, on risque rien. Et on a toujours peur d'essayer parce qu'on se dit "ah mais non, mais ça va être la honte". On risque un non au pire, c'est tout" - Kimberose
