Quatre ans ont passé depuis la sortie du premier album de Michael Kiwanuka, Home Again. Une période longue pendant laquelle le jeune homme, qui avait été porté aux nues par les critiques britanniques, a même hésité à arrêter la musique.
Il n’en est rien et fort heureusement. Michael Kiwanuka revient ainsi, au cœur de l’été avec un album plus mûr que le précédent.
A 28 ans le londonien d’origine ougandaise s’est séparé de son ancien producteur et collabore désormais avec le britannique Inflo et l’américain Brian Burton plus connu sous le nom de Danger Mouse qui a travaillé avec les Black Keys et U2. Des changements qui n’entachent en rien la qualité et d’un album qui oscille entre blues, soul et gospel.
L’album, baptisé simplement Love & Hate offre dix morceaux dans lesquels on retrouve les influences déjà présentes dans le premier album de Michael Kiwanuka. Les ombres de Bill Withers et Marvin Gaye planent au dessus du guitariste britannique.
Mais l’album n’est pas uniquement soul. A plusieurs reprises Michael Kiwanuka en appelle au blues ou même à la folk.
Il y a de l’audace aussi, pour oser débuter un album avec un titre de près de 10 min nommé Cold Little Heart. Un morceau étonnant qui oscille entre soul et rock psychédélique et où l’on perçoit l’influence du grand Jimi Hendrix dont Michael Kiwanuka est un fan absolu.
Avec sa voix éraillée Michael Kiwanuka offre un album consacré à la dualité des sentiments humains. Il chante la rupture dans le délicat et très soul Falling tandis qu’on croirait presque entendre Otis Reeding dans le morceau Place I Belong.
Le gospel du titre Black Man in a White World laisse place parfois à des morceaux ou le rythme se fait davantage funk. One More Night, par exemple vous fera à coup sur groover !
Le jeune londonien offre un album riche où les genres s’entremêlent. Une soul poétique mais terriblement douce amère qui parvient à rendre hommage aux classiques du genre avec modernité et authenticité.
Michael Kiwanuka sera en tournée à l'automne en France.