1 - "The Carnegie Hall Concert" - Alice Coltrane
Ce disque est né du concert donné par Alice Coltrane au Carnegie Hall de New-York, en 1971, dans le cadre d’une soirée caritative au profit de l’Integral Yoga Institute. Ainsi, "The Carnegie Hall Concert" était resté inédit, jusqu’à sa parution au mois de mars 2024. À l’époque, Alice Coltrane s’était entourée de musiciens d’exception. Il était notamment question des saxophonistes Pharoah Sanders et Archie Shepp, des bassistes Jimmy Garrison et Cecil McBee et des batteurs, Ed Blackwell et Clifford Jarvis. Mais ce n’est pas tout : deux membres du cercle de Swati Satchidananda sont aussi présents. Il s’agit de Kumar Kramer et Tulsi Reynolds, respectivement à l’harmonium et au tamboura. Ce concert captivant est donc disponible, pour la première fois, dans son intégralité. Il est le théâtre de deux pièces, tirées de son quatrième album solo "Journey in Satchidananda", suivies de deux compositions de John Coltrane. De plus, cet événement représente un moment-clé de la carrière et du parcours spirituel d’Alice Coltrane. En effet, elle rentre d’un voyage de cinq semaines en Inde, pour achever une quête spirituelle nécessaire à son équilibre. En 2024, le label Impulse ! et le Verve Label Group se sont associés à The John & Alice Coltrane Home pour lancer "The Year of Alice", qui n’est autre qu’une célébration de l’œuvre d’Alice Coltrane. Finalement, ce disque est une union du jazz spirituel et de la musique indienne classique, témoignant de la liberté créative de l’artiste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que "The Carnegie Hall Concert" a fait l’unanimité auprès de Jazz Radio !
2 - “Fearless Movement” - Kamasi Washington
Kamasi Washington est l’un des plus grands créateurs du jazz actuel. À la manière d’Alice Coltrane, l’artiste mise beaucoup sur la spiritualité dans son approche du jazz. Avec ce nouvel album, intitulé "Fearless Movement", Kamasi Washington est toujours en quête de nouveauté. En effet, marqué par sa paternité nouvelle, le musicien a pioché son inspiration dans le rythme et la danse. Il expliquait d’ailleurs lors de la sortie du disque, en mai 2024 :
"La danse est mouvement et expression, et d’une certaine manière, c’est la même chose que la musique : exprimer votre esprit à travers votre corps. C’est ce que cet album défend".
Néanmoins, ce projet ne l’empêche pas de continuer à faire vivre sa vision contemporaine de la musique noire américaine. Riche de collaborations, "Fearless Movement" est une forme d’ode à l’enfant, mais aussi l’expression d’un changement capital, et d’une vie nouvelle. En réalité, Kamasi Washington fusionne les genres, et repousse également les limites du jazz contemporain. Un album extrêmement personnel, qui attise la sensibilité des plus grands amoureux du jazz !
3 - “Blues Blood” - Immanuel Wilkins
Immanuel Wilkins n’a plus rien à prouver, puisqu’il se place au centre de la scène jazz mondiale. Avec "Blues Blood", l’artiste a décidé de présenter un projet méditatif. Effectivement, il y aborde la vaste question de l’héritage et de la transmission, tout particulièrement au sein des populations afro-américaines. Finalement, "Blues Blood" serait presque un manifeste, mais il s’agit surtout d’un savant mélange entre jazz, blues et gospel. En outre, Immanuel Wilkins s’est inspiré de son enfance dans la région de Philadelphie, basant ainsi son art sur une forme de nostalgie. Une performance axée sur l’héritage de nos ancêtres, et sur les liens du sang qui nous unissent ! L’artiste explique à ce propos :
"Je voulais que le disque donne l’impression que des gens se réunissent, font de la musique, et alimentent la marmite. Imaginez qu’il y ait une boule d’énergie au milieu de la pièce et que nous soyons tous concentrés sur elle".
De plus, c’est la première fois qu’Immanuel Wilkins fait appel à d’autres voix. Le titre de l’album fait également référence à une citation de Daniel Hamm, membre des Harlem Six. Ces derniers ont été passés à tabac alors qu’ils étaient en prison, dans l’attente de leur procès pour un meurtre dont ils n’étaient pas les auteurs. Cette référence est une nouvelle manière d’aborder la notion de transmission. Quoi qu’il en soit, "Blues Blood" a véritablement marqué l’année de Jazz Radio !
4 - “Owl Song” - Ambrose Akinmusire
Grand amoureux de la paix, Ambrose Akinmusire est en quête permanente de nouveaux langages et de nouveaux récits autour du jazz. De manière générale, les compositions de l’artiste entrent dans la catégorie de la poésie, à la fois audacieuse et innovante. Avec ce nouveau disque, intitulé "Owl Song", il a donc décidé de faire appel à deux complices d’exception, eux aussi adeptes de l’art spirituel : le guitariste Bill Frisell et le batteur Herlin Riley. Ces derniers subliment l’univers parfois très singulier du trompettiste californien, sur les huit compositions de l’album "Owl Song". Pour Ambrose Akinmusire, l’objectif de ce projet est très simple : apporter un peu de paix dans le tumulte de nos sociétés actuelles. Il affirme :
"C’est ma réaction face à l’assaut de l’information. Ce disque, c’est ma volonté de créer un espace sûr".
Grâce à son impressionnante maîtrise de son instrument, Ambrose Akinmusire est l’un des artistes de la scène jazz actuelle, qui passionne le plus. Et Jazz Radio ne compte pas passer à côté !
5 - “Miles in France” - Miles Davis Quintet
La célèbre collection autour de Miles Davis, "Bootleg Series", s’étend sur de nombreuses années, allant de 1955 à nos jours. Toutefois, une période charnière de l’artiste n’a pas encore été abordée. En effet, les années 1963 et 1964 marquent les débuts prometteurs du Second Great Quintet. Au mois de novembre dernier, un nouveau coffret de la série, intitulé "Miles in France - Miles Davis Quintet 1963/64 The Bootleg Series, Vol. 8", a fait son apparition. Ainsi, ce nouveau disque comprend l’ensemble de la musique enregistrée lors du Festival Mondial du Jazz d’Antibes, en 1963, et du Festival de Jazz de Paris, en 1964. Les enregistrements de 1963 présentent donc George Coleman, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams. Quant à ceux de 1964, ils marquent l’arrivée de Wayne Shorter au saxophone ténor, en tant que dernier membre du Second Great Quintet. En outre, la France revêtait une importance toute particulière pour Miles Davis. Il a d’ailleurs joué en France plus souvent que dans n’importe quel autre pays, en dehors des États-Unis. Ainsi, le coffret comprend six CD et huit vinyles, pour un total de quatre heures de musique inédite, mais aussi un autre coffret de deux vinyles, comprenant les enregistrements de 1964. De quoi ravir les plus fervents admirateurs de Miles Davis !
Place maintenant à 2025 et à ses nouveautés musicales toutes plus incroyables les unes que les autres ! Jazz Radio vous remercie pour cette belle année passée ensemble, et vous souhaite de très belles Fêtes.
