À la fois bassiste, chanteuse et productrice, Adi Oasis est une véritable étoile montante de l’industrie du jazz. Désormais, tous les plus grands artistes se l’arrachent. Il est notamment question de Jungle, de Lee Fields, ou encore de Chet Faker. Néanmoins, son album, intitulé “Lotus Glow” et sorti en 2023, la propulse encore un peu plus sur le devant de la scène. En effet, ce chef-d’œuvre néo-soul, aux accents funk, groove un maximum. La voix envoûtante d’Adi Oasis en fait également un projet ambassadeur de la scène du même genre. En outre, de nombreux featurings viennent embellir ce disque, aux valeurs féministes et engagées. Toutefois, Adi Oasis n’était pas forcément destinée à la basse. Très jeune, elle commence à écrire et à composer, avec la guitare de son frère aîné. Mais elle se rend rapidement compte que ça ne lui correspond pas. Elle explique :
“Ça ne collait pas, j’ai toujours su qu’être sur scène avec une guitare acoustique, ce n’était pas pour moi. Même enceinte, j’ai essayé, mais je n’y arrivais pas”.
Pourtant, lorsqu’elle prend une basse pour la première fois, elle “sait” aussitôt que l’instrument est fait pour elle. Ainsi, en parallèle de ses activités de chanteuse, elle se fait très vite une place dans le monde des instrumentistes :
“Chaque rencontre en amène une autre”.
Ses qualités lui valent d’être courtisée par Cee-Lo Green ou Lenny Kravitz. Par la suite, elle fait le choix de jouer sa carte personnelle, et de miser sur une carrière en solo. Elle lâche tout de même : “pas facile comme décision”. Cependant, l’accueil réservé à “Lotus Glow” ne laisse aucun doute sur la pertinence de ce choix.
Une influence musicale ancestrale
Certes, Adi Oasis a grandi dans une banlieue parisienne, mais au sein d’une famille martiniquaise. Elle s’est donc imprégnée des sonorités antillaises et de la soul américaine qu’écoutait ses parents :
“À tous les baptêmes et anniversaires, on chante et on danse jusqu’à six heures du matin, ça fait partie de notre culture”.
C’est d’ailleurs ce qui l’a poussée à s’adonner à la composition. Alors qu’elle vient de décrocher son baccalauréat, elle décide de s’envoler pour New York, et s’installe à Brooklyn. Au début des années 2010, elle se fait remarquer aux côtés du groupe Escort. Adi Oasis avait alors profité de cette expérience pour se libérer sur scène :
“J’ai pu sortir le lion qui était en cage, à l’intérieur de moi, qui se déchaîne et aime le four on the floor, la musique dance, les tempos assez rapides”.
En 2018, elle sort un premier album solo, intitulé “Adeline”, en référence à son prénom à l’état civil. Mais il n’a pas le même succès que “Lotus Glow”. Elle décrit d’ailleurs ce dernier disque comme une “fleur [qui] a éclos”. Elle explique aussi :
“Ça prend du temps de réaliser en musique ce qu’on a dans la tête”.
Que nous réserve Adi Oasis pour la suite ? Nous avons hâte de le découvrir !