Hier soir, Erik Truffaz était de retour à Montréal après quelques années d’absence. Il nous l’a dit après le premier titre, avec émotion, Montréal lui avait manqué.
C’est sur le grand plateau de la salle Jean Ducceppe qu’il s’est installé, entouré de ses musiciens. Erik Truffaz est un homme de sons, de lettres et d’images. Il prend la parole pour nous dire avec humour que le chauffeur qui l’attendait à l’aéroport lui a récité le « Bateau ivre » de Rimbaud, dans la voiture. Quel plus bel accueil pour un artiste qui apprend de la poésie par cœur, et fréquente si souvent les grands écrivains. Et puis, il y a le cinéma bien sûr. C’est au 7ème art que le trompettiste rend hommage dans ses deux derniers albums : Rollin et Clap. Il visite et revisite les plus habiles partitions de George Delerue pour Le Mépris de Godard ou celles de Ennio Morricone, Michel Magne, Philippe Sarde, John Barry…
Toutes ces musiques et les versions d’Erik Truffaz sont puissamment évocatrices. Les images des films nous viennent immédiatement à l’esprit. Le son de Truffaz nous touche au cœur. Le trompettiste et ses musiciens alternent des titres de Clap et Rollin avec des compositions déposées sur les premiers albums d’Erik Truffaz. Et nous replonger dans son travail nous donne envie d’entendre bientôt un nouvel album. Rollin and Clap sont une parenthèse dans le travail de composition d’Erik Truffaz. Le concert d’hier soir au Festival International de Jazz de Montréal était comme « Le Bateau Ivre », une sublime lettre d’amour à lire entre les lignes…