Hier soir, Norah Jones est montée sur la scène du très bel auditorium de la salle Wilfrid Pelletier au cœur du quartier des Spectacles de Montréal, dans le complexe da la Place des Arts. Les presque 3000 places, plus précisément 2996 sièges ont trouvé preneur les deux soirs de concert de Norah Jones. On remarque en arrivant le raffinement sonore de cet endroit qui accueille tour à tour des concerts de musique classique, de danse, d’opéra, de rock. On sait que l’on entendra tous les instruments, que l’on ne perdra pas une seule note de musique, que chacune d’entre elles expédiées sur scène arrivera jusqu’à notre siège et encore mieux à nos oreilles. Le chef d’orchestre et pianiste Wilfrid Pelletier qui a donné son nom à la salle est dignement honoré.
Norah Jones arrive enfin sur le plateau après une très convaincante première partie assurée par Martha Wainwright. Et après que l’accordeur se soit assuré que le rutilant piano à queue blanc sonne juste de toutes ses touches. Et l’émerveillement s’éveille dès le premier accord, le charme opère instantanément. Norah Jones semble heureuse d’être là, elle nous le dit et nous la croyons. Elle est souriante, l’est-elle toujours pendant ses concerts ? Peut-être pas ? On est saisi par la précision de son jeu, de sa voix, par le son de ses musiciens, de ce groupe autour d’elle.
Norah Jones enchaîne les titres de "Visions", son dernier album, autant que les compositions de ses premiers disques, en passe de devenir des standards. Elle a pris soin de réarranger ses plus grands succès, de modifier les intros pour nous perdre un peu, nous laisser dans le doute avant de jouer les thèmes qui donnent le sourire. Mention spéciale pour la sublime version de "Come away with me". Elle laisse un peu le piano à queue, puis le piano électrique pour la guitare et c’est toujours aussi beau. La voix de Norah Jones et magnifique, le son de son groupe aussi, ils prennent tous du plaisir et nous en offrent tant.
Norah Jones dit quelques mots en français, quelques mots en anglais, mais sa musique parle pour elle. C’est peut-être ça la classe américaine ?