Hugh Coltman annonce son sixième album et celui marque un tournant dans sa carrière. C'est effet un mélange de différents sentiments qui viennent de le toucher ou qui le touchent encore : deuil, son rôle de père, crise de la cinquantaine et vertige de l'époque... Cela donne des chansons poétiques comme jamais teintées de jazz, de folk et de blues.
Dans le communiqué de presse qui annonce ce nouvel album, "Good Grief", Hugh Coltman s'explique sur ses sentiments avant de commencer ce projet.
"Ça fait longtemps que je fais ce que je fais mais c'est la première fois que je ressens ce vide : ajouter un disque sur un tas de disques parce que c'est ce que je suis censé faire... je n'aimais pas trop l'idée. J'avoue que ça m'a fait peur."
Le reste n'est finalement que la suite logique de ce qui l'habite alors :
"J'ai perdu mon père fin 2019 ainsi qu'un très bon ami juste après le Covid. Cette période a mis un coup à tout le monde."
Hugh, lui, pense avoir perdu le mojo. C'est lors d'une répétition avec Matthis Pascaud que l'auteur de Stranded" parvient à débloquer l'inspiration. Il décide alors de s'isoler dans une maison près de Valence et se plonge dans l'écriture.
"Quand tu es seul face à ton carnet, c'est beaucoup plus facile de lâcher tout ce que tu as sur le cœur."
Album de crise alors, "Good Grief" ? Oui, mais loin d'être totalement noir. Il y a de la résilience et de l'amour dans ces chansons livrées au
tournant de la quarantaine, l'envie d'assumer ses fragilités en tant qu'homme et père, comme si Hugh faisait le deuil de son "moi" d'avant.
"Plutôt que de courir après un personnage que je ne suis plus, l'idée était de se battre et d'accepter. Où cela allait-il m'emmener ? Où pouvais-je trouver du positif ? Tout cela m'a aidé à mettre le doigt sur certaines choses que j'ai voulu transmettre dans ces chansons, principalement pour moi, mais aussi pour aider les autres."
"Good Grief" reprend les ingrédients qui ont fait le succès de Night Trippin' avec la même équipe : des prises live jouées sans casque avec tout le monde dans la même pièce et un minimum d'overdubs. Un dispositif au plus près de la musique, révélant pour chacune des dix chansons sa vérité crue, ses intentions et son essence.
"C'était important de fonctionner en groupe, que tout le monde soit présent H-24 à ne penser qu'à ça. Une chanson comme “Maybe I’m Afraid” a été entièrement réarrangée sur place par Laurent Vernerey [le contrebassiste] car il entendait autre chose. C'est bien de savoir que, même si tu es l'auteur d'une chanson, tu n'auras pas forcément la meilleure idée pour l'arranger. Ça t'oblige à sortir des sentiers battus."
Et le premier extrait donne clairement le ton. Il est à écouter ici :