Pierrick Aunillon est le directeur du Wolfi Jazz Festival dont la 14e édition se déroulera du 19 au 23 juin prochain et dont Jazz Radio est partenaire. La manifestation se déroule au sein du Fort Kléber à Wolfisheim près de Strasbourg. A quelques jours de son ouverture, il nous explique la philosophie de la manifestation.
Comme se passe l'organisation du Wolfi Jazz Festival ?
Il y a un bureau et un conseil d'administration de 17 personnes très actives. Mais surtout, j'aime à parler de la grande famille des bénévoles qui sont au nombre de 140 dont beaucoup sont fédérés en commission et travaillent tout au long de l'année. Ce festival est une belle aventure humaine avec de nouvelles personnes qui viennent renforcer un noyau dur présent depuis très très longtemps. Ce sont vraiment eux qui concourent à l'ambiance qui règne dans le festival. C'est en tout cas les retours que l'on a des artistes et des festivaliers.
Quels sont ces retours justement ?
Les retours sont aussi liés au site. Avec le Wolfi Jazz, on a beaucoup de chance, on est dans un écrin, celui du Fort Kléber. C'est un des douze forts militaires de la ceinture de défense de Strasbourg en 1870. La mairie de Wolfisheim a racheté ce fort à l'armée en 2010 et elle a fait le choix que ce lieu chargé d'histoire puisse devenir un lieu de vie, de déambulation pour le public. Il a été inauguré en 2010 et on y trouve un parcours de santé, des fermes pédagogiques, des associations etc. A Wolfisheim, il y avait un noyau de passionnés de jazz et quand on a lancé la première édition en 2011, l'idée c'était aussi de faire vivre ce lieu culturellement parlant, de mettre le patrimoine en valeur. Et quand on rentre dans ce site, on est littéralement happé, c'est assez incroyable. Cela donne l'impression de rentrer dans un autre univers et c'est très serein. Tous les éléments sont réunis pour écouter la musique, il y a une proximité avec les artistes et cela donne une ambiance très conviviale à seulement 5mn de Strasbourg.
Tous les concerts ont lieu dans le Fort Kléber ?
Il y a plusieurs scènes au sein du Fort. L'idée, c'était d'être accessible au plus grand nombre. Sur la scène des Douves qui joue trois jours durant le festival, on est au pied des fossés secs du Fort avec sa façade et les concerts sont gratuits. Sur la scène de l'Esplanade, ce sont les concerts payants et c'est juste à côté du Fort, dans l'enceinte, complètement aménagée pour l'occasion.
Pouvez-vous nous parler de la programmation ?
Lors de la création du festival, le leitmotiv était évidemment de défendre le jazz tout en ayant une volonté d'ouverture et l'envie d'aller puiser dans les courants musicaux qui prennent naissance dans le jazz. C'est ainsi qu'on accueille cette année Kareen Guiock-Thuram qui fait un magnifique hommage à Nina Simone. J'aimerais aussi mettre en avant les artistes de notre région qui répondent présents. Je pense à Frank Wolfe qui monte spécialement pour l'occasion un big band composé de musiciens alsaciens. Soutenir les artistes jazz de la région nous paraît fondamental et les liens se sont naturellement construits au cours des éditions. On a aussi la chance d'avoir des artistes attachés au festival qui reviennent avec différents projets. Il y a aussi une soirée autour des musiques afro-américaines, musique du monde avec Tiken Jah Fakoly et Faada Freddy. On accueille aussi Caravan Palace, Meute, El Comité...
C'est aussi un festival qui se veut accessible au grand public, ça passe aussi par des tarifs plutôt contenus...
Les tarifs vont de 35 à 49€ avec également des pass proposés pour plusieurs soirs. Il y a des pass deux jours ou cinq jours. Mais oui, nous voulons rester accessibles alors nous étudions précisément la politique tarifaire afin d'être ouvert au plus grand nombre. Et l'autre particularité du festival, ce sont les jauges qui sont quand même assez réduites ce qui permet au public d'être très proche des artistes. Et on a cette volonté de rester dans cet écrin afin de garder l'ambiance et l'état d'esprit.
Propos recueillis par Benoit Thuret
Texte écrit par Grégory Curot