Le bluesman Robert Johnson a-t-il réellement conclu un pacte avec le diable ?

Le bluesman Robert Johnson a-t-il réellement conclu un pacte avec le diable ?
Le talent de Robert Johnson est-il dû à sa rencontre avec le Diable ?

Une nouvelle histoire de jazz par Benoit Thuret.

Après le mystère de la mort de James Brown, en voici un autre dans cette histoire de jazz contée par Benoit Thuret. Robert Johnson a-t-il donné son âme au diable avant d'inventer le blues ?

Robert Johnson serait l’inventeur du blues. Le blues a donné naissance au rock, le rock qui, quelques années plus tard signera la reconnaissance de paternité anticipée du heavy métal et de toutes sortes de musiques actuelles cousines. Le blues a souvent été considéré comme la musique du Malin, à force d’aborder les thèmes de l’alcool, de la drogue, de la violence, du sexe. 

Robert Johnson est né en 1911 au Mississipi et meurt en 1938 sans quitter les frontières de cet Etat, à 27 ans. Il est le premier de la triste liste du club des 27. Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse lui succéderont.

Robert Johnson avait la réputation d’être un homme instable, sans adresse fixe, parfois violent, souvent bagarreur, un mari volage, un père absent. 

A ses débuts, il était considéré comme un musicien médiocre, banal. C’est tout du moins ainsi qu’un autre bluesman célèbre, Son House, parlait de lui et le décrivait. Jusqu’au jour où Robert Johnson fait un retour spectaculaire sur scène après quelques mois d’absence. Le public et les autres musiciens n’en n'ont pas cru pas leurs yeux ni leurs oreilles. Robert Johnson n’était plus le même guitariste ni le même chanteur. Robert Johnson était devenu le meilleur musicien de blues de sa génération. Que s’était-il passé ? Comment expliquer une telle métamorphose ?
Son collègue, Son House ne mit pas longtemps à proposer et divulguer une explication ! Robert Johnson avait conclu un pacte avec le Diable. Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en échange de son talent, de sa technique, de son inventivité.

Robert Johnson, lui-même, ne chercha pas à démentir la rumeur. Au contraire, il l’alimenta en composant : "Crossroads Blues", un futur standard du blues repris par tous les plus grands bluesmen : d’Eric Clapton à Buddy Guy en passant par Robert Cray. Ce titre décrit sa rencontre avec le diable au carrefour des routes 49 et 61 de Clarksdale dans le Mississipi.

Le thème du carrefour est un thème connu dans le folklore musical américain, Robert Johnson le savait. Robert Johnson, ne s’était-il pas plutôt enfermé, pour travailler, sans relâche avant de réapparaître transformé ? Mais, quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende disait le cinéaste John Ford...

En 1938, Robert Johnson meurt dans des conditions mystérieuses. A-t-il été empoisonné par un mari jaloux, est-ce la syphilis ou une pneumonie ou les trois à la fois ? On ne le saura jamais… La légende continue.