Dès le début, la vie de Louis Armstrong a tout du roman. En effet, sa date de naissance a longtemps été un sujet de discussion et de débat avant qu'un chercheur n'y mette fin. Très pauvre, celui qui n'est pas encore un immense artiste est enfermé dans un foyer de jeune délinquant où il apprend la musique. Sa vie change alors radicalement. Et s'il meurt en 1971, on reparle de lui juste après les attentats du 11 septembre 2001. Vous ne savez pas pourquoi ? On vous explique tout.
Il n'est pas né en 1900
Louis Armstrong est né le 4 août. Tout au long de sa vie, il a dit qu'il avait vu le jour en 1900 et se considérait comme un enfant du siècle. Naître en 1900 avait clairement une connotation symbolique et prestigieuse qui sonnait comme un nouveau départ, comme le début d'une ère de progrès. Né dans un milieu très pauvre, il n'est pas exclu que les documents officiels n'aient pas été très précis tout comme il a très bien pu décider d'embellir sa biographie pour renforcer son image et son mythe personnel. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'en 1983, bien après sa mort, que les recherches de l'historien du jazz Tad Jones a révélé son véritable certificat de naissance, confirmant qu'il était bien né le 4 août 1901. Cette découverte a permis de corriger officiellement la date de naissance de Louis Armstrong et d'apporter plus de clarté à sa biographie.
Il apprend la musique dans un foyer pour jeune délinquant
Armstrong a passé sa jeunesse à chanter dans la rue pour gagner de l'argent, mais il n'a reçu aucune formation musicale avant l'âge de 11 ans, lorsqu'il a été arrêté pour avoir tiré avec un pistolet dans la rue lors d'une célébration du Nouvel An. Ce "crime" lui a valu un séjour dans un centre de détention appelé Colored Waif's Home for Boys. C'est là qu'Armstrong découvre la musique. Il a passé sa peine de 18 mois à apprendre à jouer du clairon et du cornet auprès du professeur de musique du Waif's Home, Peter Davis, avant de devenir un artiste vedette de sa fanfare. Armstrong a continué à perfectionner ses compétences dans les honkytonks de la Nouvelle-Orléans après sa libération et, en 1919, il a décroché un concert avec un groupe qui se produisait sur les bateaux fluviaux dirigé par le musicien Fate Marable.
Sa carrière prend un virage incroyable en 1922
La carrière professionnelle de Louis Armstrong a pris un tournant décisif en 1922, marquant le début de sa reconnaissance nationale et de son ascension dans le monde du jazz. En 1922, Joe "King" Oliver, un trompettiste de jazz influent et son ancien mentor à la Nouvelle-Orléans, l'invite à rejoindre son groupe, le Creole Jazz Band, à Chicago. Cette invitation est un point tournant pour le jeune artiste car elle lui offre l'opportunité de jouer dans une ville qui était alors un centre majeur du jazz. Cela permet à Armstrong de gagner en notoriété et de démontrer son talent exceptionnel à un public plus vaste. En 1923, il réalise ses premiers enregistrements avec le Creole Jazz Band. Ces morceaux sont très bien accueillis et contribuent à établir sa réputation. Les enregistrements de cette période montrent déjà les traits distinctifs de son jeu de trompette et son sens du timing. Le succès qu'Armstrong connaît avec le Creole Jazz Band lui ouvre des portes pour son futur. En 1924, il quitte le groupe pour rejoindre l'orchestre de Fletcher Henderson à New York, ce qui marque une autre étape importante dans sa carrière, le propulsant encore plus sur le devant de la scène.
Il a donné des concerts jusqu’à sa mort (ou presque)
Armstrong a continué à se produire en public et à enregistrer de la musique jusqu'à la fin des années 1960. Malgré des problèmes de santé croissants, il a maintenu une présence active sur la scène musicale et il a aussi donné des concerts presque jusqu'à la fin de sa vie. En 1968, sa santé commence à décliner sérieusement, principalement en raison de problèmes cardiaques. Cependant, après une période de convalescence, il reprend les concerts en 1970. La dernière performance publique majeure de Louis Armstrong a lieu en mars 1971 à l'Empire Room du Waldorf-Astoria à New York. Cette série de concerts attire beaucoup d'attention et montre qu'il reste un artiste charismatique et apprécié, malgré ses problèmes de santé. Louis Armstrong décède le 6 juillet 1971. Jusqu'à la fin, il a maintenu une passion pour la musique et a continué à pratiquer et à jouer autant que sa santé le permettait.
Son titre "What a Wonderful World" a été interdit de diffusion sur les radios amricaines après les attentats du 11 septembre 2001
On se souvient aussi de Louis Armstrong pour sa ballade "What a Wonderful World" enregistrée en 1967, quatre ans seulement avant sa mort. Si la chanson a été un succès à l'étranger, elle n'a pas du tout marché aux Etats-Unis. Selon son biographe, il a fallu attendre 1987 pour qu'elle revienne sur le devant de la scène dans la bande originale du film de Robin Williams "Good Morning, Vietnam". Réédité, le titre a fait une percée dans les charts pour devenir un des morceaux les plus emblématiques d’Armstrong. Mais l'histoire de cette chanson ne s'est pas arrêtée là. En 2001, elle fait son retour dans l'actualité à cause des attentats du 11 septembre. En effet, trois jours après le drame, la société Clear Channel Communications fait parvenir à plus de 1100 radios nationales une liste de chansons dont la diffusion est jugée inappropriée compte tenu des événements. "What a Wonderful World" fait partir du lot bien qu'elle soit une chanson positive. Mais sa diffusion semblait décalée par rapport à l'ambiance de deuil et de choc qui régnait dans le pays. Les paroles de la chanson sur la beauté et la paix du monde contrastaient totalement avec la réalité sombre et traumatisante liée aux événements récents.