Aujourd'hui, 6 juin 2024, est un jour particulier. On célèbre en effet le 80e anniversaire du débarquement des forces alliées en France qui allaient libéré le pays puis l'Europe avant de mettre fin à la Seconde guerre mondiale. Paradoxalement, cette période pourtant pas joyeuse a aussi permis l'introduction sur notre sol de la musique américaine, le swing et le jazz en premier lieu. Eux aussi, via la Normandie, vont partie à la conquête de la France et de l'Europe.
Les États-Unis entrent en guerre en 1941, bouleversant l'existence des jazzmen. Mis à l'index pendant les années de guerre sans être véritablement interdit, le swing américain des années 20 et 30 renaît en France à la Libération grâce aux enregistrements V-Disc (Victory disc) destinés à soutenir le moral des GI's. Glenn Miller, tromboniste et chef d’orchestre, participe activement à ce mouvement. Engagé dans l’armée de l’air en 1942 et promu capitaine, il dirige le "Glenn Miller Air Force Band.
À cette époque, le jazz résonne intensément dans les cabarets new-yorkais, avec des figures emblématiques telles que Chick Webb (batteur et chef d'orchestre), Benny Goodman (clarinettiste surnommé le "Roi du Swing") et The Andrews Sisters (trio de close-harmony). En parallèle, de l’autre côté de l’Atlantique, la France vit la vague "Zazou" pendant l’Occupation. Les "zazous", des jeunes résistants, s'habillent à l'américaine et apprécient le jazz, proscrit par les nazis. Le swing des "zazous" anime Paris et la France, les chansons américaines étant camouflées en chansons françaises pour être tolérées par les nazis. Leur non-conformisme et leur opposition au régime se manifestent notamment par l'organisation de concours de danse, parfois en défi aux soldats allemands.
Puis, avec l'arrivée des soldats américains, c'est aussi le jazz et le swing qui entre en France. La suite appartient à l'histoire, dans tous les sens du terme.