Un an après" The Omnichord Real Book", son premier album pour le label Blue Note accueilli triomphalement dans le monde entier et qui lui a valu le Grammy Award du meilleur album de jazz alternatif, l'iconique bassiste, chanteuse et compositrice Meshell Ndegeocello annonce la sortie de "No More Water: The Gospel of James Baldwin". Habité par l'esprit et le feu du grand écrivain et activiste né il y a exactement 100 ans, ce nouvel album est à la fois une nouvelle expérience musicale proposée par l'une des musiciennes les plus importantes de son époque, une procession, un pamphlet sur la lutte des races et des classes aux Etats-Unis et un appel à l'action. Il sortira le 2 août prochain.
Sur "No More Water", qu’elle a co-réalisé avec le guitariste Chris Bruce, Meshell Ndegeocello s’associe de nouveau avec ses collaborateurs réguliers Josh Johnson (saxophone), Jebin Bruni (claviers) et Abe Rounds (batteur) et invite la chanteuse Kenita-Miller Hicks, les clavieristes Jake Sherman et Julius Rodriguez et le trompettiste Paul Thompson. On entend aussi sur l’album les voix de l’illustre poétesse Staceyann Chin et du critique et auteur, lauréat du prix Pulitzer, Hilton Als.
Conçu sur une période de près de dix ans, l’album trouve sa genèse en 2016, à l’occasion d’une performance à la Harlem Stage Gatehouse, où l’on célèbre tous les ans l'œuvre de James Baldwin. L’année précédente, Ndegeocello s’immerge dans le travail de Baldwin et notamment dans son essai fondamental "The Fire Next Time" dont elle considère qu’il lui a “changé la vie” and qu'elle emporte partout avec elle, comme un "texte spirituel". Les essais de Baldwin ont permis à Meshell Ndegeocello de mieux comprendre l’histoire difficile de la lutte des races et des classes aux Etats-Unis, en particulier son impact durable sur elle et sa famille.
Thématiquement, l’album chemine comme une procession, du baptême à la résurrection. Pour le titre d’ouverture et premier single de l'album, “Travel”, l’auditeur est invité dans l’esprit d’un homme sur le point de se donner la mort. Le suicide est un motif récurrent dans l’oeuvre de Baldwin – notamment dans "Go Tell It On The Mountain" et "Another Country". Sur “Raise The Roof”, l’intensité des mots de Chin incarne la déchirante réalité du racisme omniprésent auquel nous ne semblons pas pouvoir échapper.