Et si nous faisions… grimper un peu la température aujourd’hui avec un standard de jazz qui pourrait vous donner la fièvre ?
La chanson "Fever" est l’un des standards de jazz les plus repris dans le monde et dans tous les styles musicaux. "Fever" a été composée et écrite par Otis Blackwell et Eddie Cooley au milieu des années 50. Une rumeur persistante dira plutôt qu'Eddie Cooley a acheté les paroles de ce futur grand succès au chanteur de soul, auteur et compositeur Joe Tex pour la modique somme de 300 dollars. Eddie Cooley réfutera toujours cette version et Joe Tex ne sera jamais crédité sur le disque. "Fever" est enregistrée pour la première fois en 1956 par la Little Willie John, jeune prodige de la soul de 19 ans, pour le label King Records. Le triomphe est immédiat, le single se vend à un million d’exemplaires.
Mais c’est bien sûr Peggy Lee qui transformera cette chanson d’amour sage en un brûlot érotique. Les arrangements musicaux se mettent à nu, eux aussi. La voix suave et caressante de Peggy Lee frôle le son des cordes d’une contrebasse, d’un riff d’une batterie, et celui de claquements de doigts marquant la mesure. Peggy Lee se réserve même le droit de modifier un peu le texte, ajoutant quelques paroles explicites. Sa version de "Fever" est brûlante d’érotisme ; lascive, langoureuse, empreinte de suggestions à peine voilées. En un mot : sensuelle. La version de Peggy Lee devient LA version de "Fever". Toujours copiée, jamais égalée. Au firmament de la passion amoureuse et du désir.
Elvis Presley en donnera lui aussi une version incandescente sur l’album "Elvis is back" en 1960. Madonna, Beyoncé, Michael Bublé et des dizaines d’autres grandes voix du jazz, de la soul, de la pop, du rock enregistreront leur version de "Fever". Mais, jamais plus, le thermomètre n’atteindra les sommets de la version envoûtante et ensorcelante de Peggy Lee.