Nous sommes en 1948, les soldats américains sont rentrés chez eux, laissant derrière eux des pans entiers de leur culture musicale. Certains ont délesté de leur paquetage des disques de jazz. Le public français découvre alors cette musique qui ne quittera plus le territoire. Parmi eux, un homme d’affaires se prend de passion pour cette musique. Il décidera rapidement de créer un évènement prometteur, une grande fête du jazz, esquisse d’un très grand festival. Nous sommes à Nice et ce passionné, visionnaire, se nomme Jacques Hebey. La première édition a lieu du 22 au 28 février 1948 et accueille les étoiles du jazz de l’époque : Louis Armstrong, Django Reinhardt, Claude Luter sur la scène de l’Opéra de Nice, sur celle du Casino Municipal de la place Masséna. Un certain Boris Vian, fou de jazz, vient chroniquer chaque concert pour la revue Jazz Hot.
Cette première édition est un succès populaire mais aussi un gouffre financier. Il faudra attendre 1971 pour que la Ville de Nice décide de reprendre le flambeau. Les concerts se déroulent alors dans le jardin Albert 1er et au Théâtre de Verdure. En 1974, la municipalité confie l’organisation et la programmation du festival au pianiste et producteur de spectacles américain George Wein, par ailleurs créateur de l’historique Newport Jazz Festival. Mais, il ne sera pas seul, il y a à ses côtés le couple Simone et Jean-Louis Ginibre. Ensemble ils créent la Grande Parade du Jazz dans un autre cadre idyllique des hauteurs de la ville : les Arènes de Cimiez.
Dans les années 80, le festival prend le nom de JVC Nice Jazz Festival. En 1994, la Grande Parade du Jazz devient le Nice Jazz Festival et ouvre sa programmation à d’autres courants musicaux. En 2011, le Nice Jazz Festival est de retour en dans le centre-ville, se déployant à nouveau dans le jardin Albert 1er et sur la scène du Théâtre de Verdure.
Aujourd’hui ce festival précurseur et en perpétuelle évolution s’appelle le Nice Jazz Fest et continue d’accueillir les plus grands musiciens de la planète pour la joie et le plus grand bonheur des festivaliers. Longue vie au premier grand festival de jazz de l’histoire mondiale !