Suite de la série sur les anecdotes du jazz racontées par le directeur de Jazz Radio, Benoit Thuret. Après Frank Sinatra et ses accointances avec la mafia ou la création du "Take Five", l'heure est aujourd'hui au diabolique ou au divin selon le côté où on se place. Celle de la fameuse Blue Note qui aurait été ni plus ni moins que créée par le diable lui-même ou par Dieu selon votre croyance...
Alors qu'en réalité, la note bleue (en anglais blue note) est une note jouée ou chantée avec un léger abaissement, d'un demi-ton au maximum. C'est cette note bleue qui colore les plus beaux thèmes du jazz et du blues. La Blue Note est une pierre précieuse, un joyau des gammes majeures. Cette note qui semble parfois se glisser dans une suite d’accords, dans un chorus, comme par erreur est la signature du jazz et du blues. Cette note qui vient du cœur et des larmes des jazzmen, de leur mélancolie et de leurs émotions vibrantes est un mystère tant elle est reliée à leur âme et leur sensibilité. La Blue Note est une griffe aux harmonies conventionnelles de la musique.
Les maîtres de la Blue Note s’appellent Miles Davis et John Coltrane. Les altérations maîtrisées de leurs gammes ont parfois donné une dimension mystique à leur musique. Dieu ou le Diable leur soufflaient-ils ces notes magiques qui captivent tant l’attention des jazz fans ?
Cette même note bleu donnera son nom au légendaire label Blue Note, dont nous parlerons une prochaine fois et au célèbre club de jazz new yorkais.
