Elia Orson a été invitée par Jazz Radio pour un showcase exceptionnel aux Docks 40 à Lyon il y a quelque temps. Forcément, comme elle était à la maison, on l'a conviée dans les locaux de la radio pour une interview. Cela nous a permis de mieux la connaître et de découvrir encore un peu plus son projet, "Insane". Artiste intense et passionnée, Elia Orson s'est livrée sans fard.
Tous les titres de votre EP sont en anglais. C'est un choix évident ?
J'écris en anglais et je co-compose avec Ben Rando qui m'accompagne aussi au piano. J'écris en anglais parce que j'ai toujours été attiré par la langue. J'ai surtout été attiré par les chanteurs. Et les grands chanteurs et les grandes chanteuses qui m'ont marqué sont anglophones : Michael Jackson, Etta James, Amy Winehouse, Beyoncé, Adele... C'est cette fascination pour les grandes voix qui m'a donné envie de chanter.
Ce sont des voix soul mais vos arrangements sont très pop...
Oui. C'est la direction que j'essaie de prendre. J'aime beaucoup la pop, j'en écoute énormément, j'aime aussi le jazz et, comme beaucoup d'artistes aujourd'hui, j'ai envie de réunir toutes mes influences dans ce que je fais. Ce qui est intéressant, c'est que ça se fait assez naturellement.
Dans les thèmes que vous abordez, il est souvent question de vous...
Je ne parle peut-être pas de moi à la première personne mais je parle toujours de choses qui me touchent personnellement. Chanter est quelque chose qui me porte et qui me fait beaucoup de bien. Cela a toujours été là, parfois même dans des périodes difficiles. A ces moments-là, chanter m'a réconforté et c'est toujours le cas aujourd'hui. Il y a un côté un peu intense dans ma démarche.
Cette intensité a toujours été présente ?
J'ai toujours chanté et à l'âge de dix ans j'ai décidé d'en faire un métier. C'était un besoin très intense, presque violent. J'en ai parlé une fois à ma famille mais je n'ai pas été forcément prise au sérieux vu mon âge. Cela m'a énormément vexé parce que j'avais besoin d'être prise très au sérieux, qu'on me dise : 'mais oui bien sûr, on va faire ça tout de suite'. Pendant deux-trois ans, j'ai travaillé ma voix et puis je suis retournée voir ma mère et je lui ai dit : 'maintenant écoute, je te chante une chanson et après ça, tu vas me soutenir'. Elle était super contente de voir que j'avais vraiment une passion qui me tenait à coeur et depuis, ma famille et mes proches m'ont toujours soutenu dans cette direction [...] Dès l'âge de 13 ans, j'ai commencé les cours de chant et je n'ai jamais arrêté.
Vous avez aussi fait une école de jazz ?
Oui, mais plus tard. J'ai commencé à chanter du jazz vers l'âge de 21 ans. J'en ai toujours écouté et ma famille en écoute aussi énormément. J'ai aussi vu beaucoup de concerts de jazz étant enfant. C'est une musique qui nous apprend beaucoup et qui a beaucoup à nous apprendre. J'ai longtemps hésité, j'avais peur. C'est un peu vertigineux de chanter du jazz. Et puis, j'ai compris que tous les chanteurs que j'admire sont tous passés par là et c'est une école très intéressante et très importante.
Propos recueillis par Benoît Thuret - Interview retranscrite par Grégory Curot