Plus de six ans après "The Magician", Keyon Harrold est de retour avec un troisième album : "Foreverland". Ce nouveau disque, le trompettiste américain le réalise suite à de nombreux évènements de sa vie qui l'ont poussés à écrire. Entre jazz, hip-hop et R&B, le jazzman fusionne les genres et offre une proposition à la hauteur de son talent.
Isolé suite à la pandémie causée par Coronavirus, Keyon Harrold souffre aussi de la perte de sa mère ainsi que de l'agression raciste vécue par son fils de 14 ans. La musique, c'est ce qui lui permet alors de s'exprimer. "Je joue ces notes car je ne peux pas trouver de meilleurs mots", apprend-on dans un communiqué. Avec "Foreverland", l'artiste né dans le Missouri aux Etats-Unis se libère de ses émotions et les transmet à travers ses dix morceaux tout en les rendant fascinement magiques. Dès l'introduction, il indique ses intentions avec "Find Your Peace". Une belle ouverture aux côtés du rappeur Common, du pianiste Robert Glasper et de la chanteuse Jean Baylor, qu'il considère comme son "ode à la recherche la plus percutante, réfléchie et intentionnelle du bonheur éternel". Il s'offre l'apaisant timbre de voix de PJ Morton sur "Beautiful Day". Il partage un duo fantastique avec Laura Mvula sur le titre éponyme de l'album et propose un groove hypnotique sur sa dernière collaboration aux côtés de Malaya : "Don't Lie".
Un album "de la résilience et du renouveau créatif" où il laisse aussi sa trompette s'exprimer librement, configurant mille et unes émotions, comme "Well Walk Now (Perseverance)" et sa contagieuse puissance. "Ce que je peux offrir en tant que musicien qui joue seulement d'un instrument sans avoir recours aux mots, ce sont des émotions", avoue-t-il. "Foreverland" en est la preuve.