Son décès le 2 mars 2023 n’a pas manqué d’émouvoir le monde du jazz. Wayne Shorter, grand saxophoniste et compositeur américain laisse derrière lui à cette date un héritage riche et brillant qui ne manque pas de toucher en plein coeur Julien Lourau. "Un morceau de musique ne prend jamais vraiment fin. Revisiter un thème illustre cette idée que la vie continue", disait Wayne Shorter en 2018. Une phrase qui résonne si fort chez le saxophoniste français qu’il choisit, cinq ans plus tard et plusieurs mois après sa mort, de la prendre au pied de la lettre. Le 10 novembre, deux ans après la sortie de "Power of Soul, the Music of CTI", Julien Lourau dévoile "Crianças (The Music of Wayne Shorter)".
"Quand je joue cette musique, je me retrouve dans ma chambre d'adolescent. Ce sont mes normes, et elles me rappellent l'automne à Rambouillet", confie le musicien français dans un communiqué. Entre deux/trois parties de "Donjons et dragons", Julien Lourau savoure le travail de Wayne Shorter. "Il n'a rien sorti sous son propre nom, mais il a pris le temps et le soin de vraiment perfectionner son écriture, poursuit-il. D'un point de vue harmonieux, ces thèmes sont extrêmement sophistiqués et révèlent des couleurs vraiment singulières".
Julien Lourau, accompagné de Mathieu Debordes, Léo Jassef, Sylvain Daniel, Joan Eche-Puig, Jim Hart et Stéphane Edouard, choisit alors de rendre hommage à son idole, à commencer par "Who Goes There". Un extrait du seizième album de Wayne Shorter sorti en 1985, "Atlantis". La patte du Français se fait sentir, abordant avec précision et liberté le travail du jazzman américain, sans pour autant dénaturer son oeuvre. "Crianças (The Music of Wayne Shorter)" se dévoile alors en somptueux hommage à un saxophoniste légendaire.