Le nom de David El Malek ne vous est évidemment pas inconnu : c'est un saxophoniste de génie dont la grâce et le doigté ont fait merveille dans nombre de morceaux et sur nombre de scènes. Pourtant, cela faisait presque dix ans qu'il n'avait pas sorti de disque. Une "erreur" de parcours réparée avec la publication le 13 avril dernier de "Travelling" avec Alex Tassel au bugle et Pierre de Bethmann au piano. Dans cet opus, David El Malek ne se veut pas seulement musicien mais interprète afin de faire vivre les titres qu'il reprend, qu'ils soient de Léo Ferré ou de compositeurs israéliens.
Dans une interview donnée à France Musique, David El Malek explique d'abord son absence discographique.
"Premièrement, je suis devenu papa. Et puis ça tombait bien car je m'ennuyais de faire des disques à la chaîne, alors j'ai freiné, j'ai pris mon temps, ça ne m'a pas empêché d'écrire de la musique et de travailler mon instrument."
Ensuite, il y a eu un parcours de création comme la découverte ou la (re)découverte de compositeurs israéliens comme Alexander Argov. Dès lors, il était tentant pour celui qui a passé une enfance dans ce pays de se laisser guider par cette vibration.
"J'ai découvert ce compositeur par le biais du pianiste Yaron Herman quand on cherchait des morceaux à jouer ensemble, il m'a sorti quelques titres et ça sonnait à mon oreille, alors j'ai commencé à m'intéresser à ce monsieur. C'est une musique qui me suit, à chaque concert, à chaque disque, mes origines ne sont jamais loin. C'est aussi ma vision sur le monde, sur le milieu de la musique. Comment exister quand on fait de la musique ? Il y a du monde, beaucoup de monde dans le milieu artistique."
Surtout, une fois le concept trouvé, il a fallu enregistrer et là encore, David El Malek s'est laissé guider par la musique et son ambiance. Il explique ainsi :
On a enregistré des solos, des duos, des standards, des choses qui nous plaisaient, en ne faisant qu'une prise. J'ai sorti quelques compositions, j'ai fait des arrangements minute. Ce qui comptait pour moi, c'était la mélodie, c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'unisson. Je voulais faire l'expérience de dire à un musicien de jazz : joue ce qui est écrit, ne paraphrase pas, ne rajoute rien, fais-moi confiance, ça va marcher ! C'était extraordinaire !"
Si l'album est déjà disponible, David El Malek présentera son travail sur la scène du Sunside, à Paris, le 13 juin, dans le cadre des Concerts à la bougie.
