Pour la sortie de son nouvel album, "Never Enough", Daniel Caesar a donné plusieurs interviews qui permettent de mieux comprendre à la fois sa musique et son état d'esprit, aujourd'hui, mais aussi celui qu'il avait au moment de l'enregistrement. Ainsi, dans Numero, il explique que "ce nouveau disque parle surtout de confiance en soi et de résilience, la capacité à surmonter les chocs. C’est une sorte de voyage dans ma propre tête", tout un programme donc d'autant qu'avec cet opus, le chanteur souhaite toucher un plus large public tout en restant fidèle à sa vision créative. Un équilibre pas forcément évident à trouver...
"À la base, je voulais faire un genre d’album country folk" assure-t-il dans La Presse. Puis, la covid est passé par là et l'a quasiment forcé à prendre une autre direction.
"Le monde s’est arrêté avec la COVID et j’avais l’impression que j’avais absolument besoin de continuer à bouger, je sentais que je n’avançais plus comme je le souhaitais. Je travaillais avec les deux mêmes personnes depuis le début [de ma carrière], ce sont mes mentors, mais j’ai su qu’il fallait que j’aille découvrir les choses par moi-même."
Résultat, sur cet album, il a collaboré avec Mustafa the Poet, Dylan Wiggins, Ty Dolla$ign, Omar Apollo, Chronixx et serpentwithfeet.
"Le son a continué d’évoluer, il a beaucoup changé. J’aime faire preuve de polyvalence. À chaque séance d’enregistrement, je pouvais essayer d’amener ma touche à ce qu’on me proposait."
Résultat, il a aussi beaucoup contribué à l'aspect mélodique de ce disque, dans lequel il s'est totalement immergé.
"J’ai probablement joué 80 % des instruments qu’on entend sur l’album. D’habitude, j’écris et je compose et ensuite, des musiciens viennent jouer. Je joue, mais je suis loin d’être exceptionnel. On peut remarquer que l’instrumentation n’est plus aussi parfaite. Mais ma personnalité transparaît bien plus. C’est volontaire. C’est moins propre, mais c’est moi qu’on entend directement."
Une des thématiques qui revient souvent, c'est le temps, comme une obsession : celui qui passe, celui que l'on perd.
"Pendant que j’écrivais, mon esprit retournait souvent à ça, explique Daniel Caesar. Ce n’est pas du tout ce que je planifiais, que ça devienne un thème. Ça s’est fait tout seul. D’une façon ou d’une autre, chaque fois que j’écrivais une chanson, ça me revenait."
Au final, cet album de Daniel Caesar est sans doute plus honnête, plus personnel, plus abouti. A vous, maintenant, de vous faire votre avis.