Arnaud Rollin n'a pas choisi le nom de son dernier projet par hasard. Si son disque s'intitule "Massages for piano", c'est que l'homme est à la fois musicien et compositeur mais aussi masseur et kinésiothérapiste. Un mélange des genres qu'il exporte jusque dans sa musique à laquelle il apporte également des vibes différentes puisqu'il vit entre Paris et Rio de Janeiro. Ces différentes cordes à son arc lui ont notamment permius de travailler avec des artistes comme Poni Hoax, Sébastien Tellier, Catherine Ringer, Jim Black, le Tigre d’eau Douce de Laurent Bardainne, Camélia Jordana et le Supersonic de Thomas de Pourquery.
Au départ de ce projet, il y a des démos de piano qui étaient destinées à un quartet. Mais le producteur Babx, enthousiaste parce qu'il entend, lui demande de venir travailler avec lui à Paris. Le projet change alors de direction, ce sera donc un album solo pour Arnaud Rollin qui s'est tout de même bien accompagné puisqu'on y ressent profondément les influences de Miles, Marvin, Wagner – et les influences pianistiques – Nina Simone, Oscar Peterson, Don Pullen, Antonio Carlos Jobim, Hermeto Pascoal. Ecoutez bien, vous allez tous les entendre dans "Massages for Piano" qui suggère aussi les bienfaits exercés par un solo dont le concept repose aussi sur le son de l'instrument lui-même, qui varie au fil de l'album. Pour l'auditeur c'est la certitude d'un massage sonore mais pas que. Sous ses doigts, les notes de piano chatouillent les pieds puis remontent le long du dos, malaxent les épaules, pétrissent la nuque, le crâne enfin, jusqu'à nous caresser l'âme.
Vraiment, on ne savait pas qu'un piano pouvait faire autant de bien...