Selon les propos de son agent Eric Trosset rapportés par le journal Le Monde, « on ne connaît pas exactement la cause du décès ». Mais il a néanmoins précisé qu'il n'y avait pas de lien avec le Covid-19 : « Il était en pleine forme, c’était assez soudain. Je lui ai parlé à 13 heures puis deux heures plus tard il était pris d’un malaise et a été transporté à l’hôpital Pompidou où il est décédé ».
Tony Allen avait appris seul à jouer de la batterie dès l'âge de 18 ans, s'inspirant tout autant de la musique africaine contemporaine que des grands noms du jazz américain comme Art Blakey, Dizzy Gillespie et Charlie Parker.
Il avait accédé à la notoriété en devenant le batteur et le directeur musical du groupe Africa '70 de Fela Kuti dans les années 60 et 70. C'est durant cette période qu'ils ont créé ensemble l'Afrobeat, combinant des styles musicaux d'Afrique de l'Ouest avec le jazz et le funk des Etats-Unis.
Allen et Kuti ont enregistré une quarantaine d'albums sous le nom d'Africa '70, avant de se séparer après 26 ans de collaboration. Son départ a laissé un tel trou béant que Fela Kuti a dû recruter pas moins de quatre batteurs pour le remplacer.
Tony Allen avait publié au mois de mars l'album "Rejoice" (World Circuit Limited / BMG Company), vibrant témoignage des sessions d'enregistrement datant de 2010 avec un autre géant de la musique africaine, le trompettiste Hugh Masekela.
Parmi tous les témoignages ayant suivi la disparition du batteur, citons celui de Flea, membre fondateur des Red Hot Chili Peppers : « L'épique Tony Allen, le plus grand batteur de la planète, nous a quittés. Quel homme farouche au cœur massif, bon et libre et au groove sans pareil le plus intense. Fela Kuti n'a pas inventé l'afrobeat, Fela et Tony lui ont donné naissance... »
Claude Zennaro