D'entrée, Lisa Simone assume et rend hommage à sa mère Nina Simone. Avec sa voix à elle, grave et légèrement voilée, elle reprend « Ain't got no… I got Life » l'un des morceaux phares interprétés par sa mère. Suit une autre chanson, intime, que Nina avait écrite pour sa fille alors qu’elle avait trois ans. Cinquante ans plus tard, la petite fille a bien grandi et se tient là, sur la scène de Jazz en Touraine, présente, grave et facétieuse.
Ce jeudi soir, entourée de ses musiciens Herve Samb (guitare), Reggie Whashington (basse) et Sony Troupe (batterie), c'est son monde qu'elle offre. Son deuxième album, « My World », sorti en mars, a confirmé sa place parmi les « dames » du jazz.
Lisa Simone a du talent : chaloupé, rythmé, joyeux, qui sait se faire intime. Pour faire sa voix, celle qu'elle offre dans la lumière de sa mère, Lisa Simone est passée par le gospel, le chœur et la comédie musicale. Elle a pris le temps de s'approprier cet héritage, qu'elle veut partager avec le public le temps d'un soir.
Sur scène, elle donne de petits morceaux de « son monde » avec générosité. Nina Simone n'est jamais loin, l'hommage est là, mais c'est bien Lisa qui ondule dans sa robe qu’elle remonte avec malice, termine ses phrases en français par quelques éclats de rire. C'est bien Lisa Simone qui embarque le public entre jazz, soul, Afrique, Amérique et France, à Montlouis-sur-Loire.