Chu Berry, saxophoniste d’exception !

A l’occasion de son anniversaire, retour sur la carrière courte mais exceptionnelle d’un saxophoniste qui a marqué l’histoire du jazz

Leon Brown Berry , dit Chu ou Chew, est né à Wheeling en Virginie-Occidentale le 13 septembre 1908. Sa demi-sœur joue du piano et Chu s'intéresse très jeune à la musique, jouant d'abord du saxophone alto dans des fanfares locales. Il se décide pour le saxophone ténor après un concert de Coleman Hawkins. Bien que Chu Berry ait calqué son style sur le jeu de Hawkins, celui-ci considérait Berry comme son égal, en disant « Chu était presque le meilleur ».

 

 

Tout au long de sa brève carrière, Chu Berry est très demandé en tant que sideman pour des sessions d'enregistrement avec d'autres artistes de jazz, comme Spike Hughes , Bessie Smith, The Chocolate Dandies, Mildred Bailey, Teddy Wilson, Billie Holiday, Manone Wingy ou encore Lionel Hampton.

Son talent de compositeur et la fluidité de ses solos sur des morceaux rapides vont influencer de jeunes talents comme Dizzy Gillespie ou Charlie Parker. Celui-ci appellera d'ailleurs son premier fils Leon en hommage à Chu Berry.

Chu Berry participe aux fameux duels de saxophone du Minton's Playhouse à New York, qui allaient donner naissance au courant bebop. "Christopher Colombus", une de ses composition sur des paroles d'Andy Razaf, est enregistré en 1936 avec le Fletcher Henderson Orchestra. Son introduction est l'une des plus célèbres de la période swing, elle fut reprise dans l'arrangement de Sing, Sing, Sing par Jimmy Mundy, joué par l'orchestre de Benny Goodman pour le final de sa fameuse première représentation à Carnegie Hall le 16 janvier 1938.

 

 

Chu Berry meurt à Conneaut dans l'Ohio, après un accident de voiture lors de son trajet entre deux concerts à Brookfield et Toronto, le 30 octobre 1941.

« Étant donné la brièveté de la vie de Chu, et sa carrière de musicien qui n'a duré qu'une décennie, il est étonnant que son nom continue à peser autant dans les annales du jazz. S'il avait vécu davantage, il est certain qu'il serait installé au panthéon du jazz aux côtés de Coleman Hawkins et de Lester Young. Il était aussi doué.  » Dan Morgenstern, directeur de l'Institut d'études de jazz à l'université Rutgers (New Jersey)