La censure de Louis Armstrong après les attentats du 11 septembre

La censure de Louis Armstrong après les attentats du 11 septembre

Une nouvelle histoire de jazz, racontée par Benoit Thuret

Pourquoi le classique "What a wonderful world" de Louis Armstrong a-t-il été interdit à la radio après les attentats du 11 septembre ?

"What a Wonderful World"… Une mélodie douce, une voix chaleureuse, celle de Louis Armstrong. Un hymne à la beauté du monde, à l’amour, à la simplicité de la vie. Mais saviez-vous qu’après le 11 septembre 2001, cette chanson a failli disparaître des ondes aux États-Unis ?

Après les attentats, une vague d’émotion s’est propagée bien au-delà des tours jumelles. Le deuil, la peur, la sidération… et même la musique n’y a pas échappé. Clear Channel Communications, un géant de la radio américaine, a alors dressé une liste de plus de 150 chansons jugées inappropriées. Des morceaux évoquant le feu, les avions, la guerre… mais aussi, plus surprenant encore, l’espoir.

Et c’est ainsi que "What a wonderful world" s’est retrouvée sur cette liste. Trop optimiste dans un monde en deuil. Comme si l'on ne pouvait plus chanter la beauté de la vie après une tragédie.

Le répertoire de Louis Armstrong n’a pas été le seul concerné. D’autres grands noms du jazz et de la soul ont été touchés. Ainsi "Rescue me", "Sauve-moi" de Fontella Bass ou "New York, New York" de Frank Sinatra, trop directement liée à la ville meurtrie.

Même chose pour "Nowhere to run" ou "Dancing in the street" de Martha Reeves and the Vandellas. Des titres jugés trop angoissants ou trop joyeux : je ne sais pas vers où courir ou danser dans la rue.

Mais peut-on vraiment censurer l’émotion ? Ironie du sort, ces chansons sont ensuite devenues des symboles de résilience, jouées lors d’hommages et de moments de recueillement. Car après tout, même dans les périodes les plus sombres, la musique reste un moyen de se souvenir… et d’espérer.

Etes-vous d’accord ou choqués par ces censures ? Dites-le nous dans les commentaires.