Il y a des moments dans une carrière que l'on peut difficilement oublier. En tout cas, c'est ce que l'on imagine quand on se met à la place des artistes qui sont récompensés à l'Académie du Jazz, comme le 10 mars dernier. Ce fut notamment le cas de Robinson Khoury, tromboniste de talent, qui a été récompensé du prix du meilleur musicien de jazz français. Une jolie récompense pour l'artiste, qui, à tout juste 27 ans, a déjà une carrière bien remplie, avec des expériences dans des orchestres prestigieux, et des collaborations avec des pointures du genre, autant sur la scène française avec Ibrahim Maalouf, Sacre du Tympan ou encore Théo Ceccaldi, qu'à l'international.
Ce qui le distingue, c’est son jeu, à la fois précis et surtout, très expressif. Ambitieux, Robinson est capable de mélanger la tradition du trombone jazz avec des influences plus contemporaines, voire électro, le tout de façon harmonieuse et avec une musicalité hors norme. Son phrasé fluide, sa maîtrise des nuances et son aisance dans l’improvisation le placent parmi les meilleurs de sa génération. En se frottant à d'autres artistes qui ont déjà de la bouteille, Robinson Khoury s'est perfectionné et a appris l'art de croiser les genres, mettant à l'honneur son instrument, le trombone, souvent relayé au rang d'instrument qui accompagne, et non comme soliste.
Avec son Prix Django Reinhardt, qui a déjà été remis par le passé à de grands noms de la musique comme Michel Petrucciani ou Baptiste Trotignon, Robinson Khoury confirme qu'il est bien l’un des grands noms du jazz d’aujourd’hui, mais aussi de demain.
