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Et si le concert de Keith Jarret enregistré à Cologne était un véritable miracle ?

Et si le concert de Keith Jarret enregistré à Cologne était un véritable miracle ?

Découvrez notre nouvelle histoire du jazz, racontée par Benoit Thuret !

Et si le concert de Keith Jarret enregistré à Cologne était un véritable miracle divin ?

Nous sommes le 24 janvier 1975, à Cologne, en Allemagne. Ce soir-là, l’Opéra accueille Keith Jarrett, un pianiste en pleine ascension, il n’a que 30 ans. Mais dès son arrivée, c’est la catastrophe.

Le piano n’est pas le bon, c’est un antique Bösendorfer qui sonne faux, les touches collent, les pédales grincent. Keith Jarrett s’était même exclamé : "ce piano sonne comme un mauvais clavecin ou pire un piano dans lequel on aurait mis des punaises". Le pianiste est agacé, irascible, fatigué par dix heures de route, il n’a pas dormi ces dernières 24 heures. Il enchaîne les concerts depuis plusieurs semaines.

C’est le désastre. Keith Jarrett refuse de jouer. 

Mais, Vera Brandes, la jeune productrice de seulement 17 ans, réussit à le convaincre, in extremis. Keith Jarrett s’installe au piano, et ce qui suit est un miracle musical. 

Keith Jarrett se lance dans une improvisation hallucinante de plus d’une heure, s’inspirant de la salle, de l’atmosphère et en repoussant les limites de ce maudit piano. Il touche Dieu du doigt.

Il improvise même sur les cinq notes du motif musical de la sonnerie de la salle qui sert à annoncer le début des concerts. Le public a le sourire avant de rapidement comprendre qu’il assiste à un prodige, à une Grand Messe de la musique, de l’art et de la création. Keith Jarrett, semble en transe, on l’entend même chanter, sa voix est captée par les micros placés dans le piano.

Quelques semaines plus tard, le live sera publié. Il s’écoulera à plus de quatre millions d’exemplaires dans le monde. Le Köln Concert de Keith Jarrett reste l’album de piano solo le plus vendu de l’histoire.