Il était l'âme jazz de Marseille, celui qui veillait depuis plusieurs années sur un lieu culturel et vivant de la cité Phocéenne, grand amateur de musique et amoureux fou de sa ville. Dans la nuit du 27 au 28 octobre, Jean Pelle, le propriétaire du club de jazz "Pelle Mêle" est décédé des suites d'un infarctus. Une bien triste nouvelle pour les habitués du Vieux-Port, son quartier de prédilection, mais aussi pour tous les amateurs de jazz : Jean Pelle avait l'oeil qui vibrait dès qu'il parlait de jazz.
Enfant du pays, Jean Pelle a toujours aimé sa ville, bien décidé à y établir ses quartiers en transformant, en 1979, une simple pizzeria en un haut lieu du jazz et des nuits marseillaises, le "Pelle Mêle", situé place aux Huiles. Jean Pelle y a régné pendant plus de 25 ans, faisant de ce lieu un temple convivial pour tous ceux qui voulaient entendre du jazz.
Passionné de musique depuis toujours, Jean a toujours voulu offrir un espace d'expression aux musiciens de jazz dont il était fan depuis des décennies. Au Pelle Mêle, il invitait des grands noms du jazz, des musiciens qu'il adorait, comme Sammy Davis Junior, Michel Petrucciani, Kenny Clarke et Ray Brown, contribuant largement à faire de Marseille une ville de jazz. En parallèle, il pratiquait le karaté à un niveau élevé, affirmant même avoir été le garde du corps de Gaston Defferre, maire de Marseille de 1953 à 1986. Un personnage haut en couleur, qui a toujours revendiqué son amour pour Marseille.
Après avoir vendu le Pelle Mêle, Jean s’était consacré à l’écriture et avait même publié en 2009 le roman "La nuit par les racines". Depuis l’annonce de son décès, les hommages affluent, comme celui de Hughes Kieffer, directeur du festival emblématique Marseille Jazz des Cinq Continents :
“C’était un vrai personnage, un passionné de jazz mais aussi d’histoires humaines, qui nous avait fait cadeau de son amitié. Il a fait naître le Marseille Jazz des Cinq Continents, il a fait jouer tous les musiciens de la région et d’ailleurs, aujourd’hui on poursuit son œuvre. Nous sommes tous ses enfants”. - Hughes Kieffer