Les adieux à un guitariste de légende
Triste nouvelle pour le monde du jazz. Le vendredi 23 août 2024, le guitariste de jazz Russell Malone est décédé. Selon plusieurs sources, le musicien aurait été victime d'un arrêt cardiaque. Une mort tragique, qui survient de façon brutale et inatendue : à 60 ans, Russel Malone était pourtant en pleine forme. En effet, ce dernier était alors en pleine tournée avec son ami et partenaire de jazz, le contrebassiste et violoncelliste Ron Carter.
Connu pour avoir collaboré avec des artistes de renom, comme Harry Connick Jr, Romero Lubambo, Mulgrew Miller, Dianne Reeves, Diana Krall, et bien sûr Ron Carter, Russell Malone a su se faire un nom parmi les grands. Né le 8 novembre 1963 aux Etats-Unis, le petit Russel est, à la manière d'Obélix tombé dans une marmitte de potion magique, tombé dans la musique grâce à un jouet en forme de guitare que sa mère lui a offert. En grandissant, il remplace le jouet par un vrai instrument, qui fait saigner ses doigts à force d'entraînement. Autodidacte, son travail finira par porter ses fruits, avec plusieurs albums et une nomination aux Grammy Awards, avec sa ballade "When I Look In Your Eyes", qui remportera la meilleure performance vocale jazz en 1999.
Le monde du jazz en deuil
Suite à l'annonce de son décès, de nombreux grands noms du jazz ont fait part de leur tristesse sur les réseaux sociaux. Le Smoke Jazz Club, club emblématique de Manhattan, a partagé des mots doux sur le musicien.
« Il n’y avait pas de plus grande présence sur scène ou en dehors que Russell Malone. Il était charismatique, chaleureux, sincère et drôle et tout le monde l’aimait. » - Smoke Jazz Club
Si l'artiste était beaucoup apprecié, autant d'un point de vue humain que pour son talent, sa musique continue de vivre. Et quel plus bel hommage après la perte tragique d'un musicien que d'aller écouter son oeuvre ? Et à en juger par les mots du New York Times, il serait dommage de passer à côté.
« Russell Malone n'a pas essayé de réinventer la guitare : dans son timbre doux et standard, on entend Wes Montgomery, George Benson, un peu de BBKing. Mais en tant qu'interprète, il maintient un taux élevé d'étonnement, et avec des matériaux traditionnels, sa capacité à pénétrer dans des rythmes swing ou à jouer un blues narratif de manière brutale, provoquant une grande tension puis la relâchant. » - New York Times