C'est une sacrée histoire qui vient de connaître son épilogue. En 1966, alors qu'il préparait les examens qui allaient lui permettre d'être diplômé, l'administration de Manual High School à Denver, Colorado a demandé à Otis Taylor de couper son afro sous peine d'être expulsé de l'établissement. Il a refusé et a été exclu. 57 ans plus tard, cette erreur vient d'être réparée et il vient d'être diplômé.
Entre temps, Otis Taylor est devenu un célèbre musicien de blues, un multi-instrumentiste qui a fait une longue et belle carrière de crooner tout en étant en rébellion contre le système. En effet, sa musique a toujours été politique et a oeuvré pour la défense des droits des Noirs aux Etats-Unis. Lui-même ayant subi la ségrégation, il en a certainement garder rancune et a tout fait pour ce qu'il lui est arrivé ne se reproduise pas. Alors, il s'est servi de la musique pour faire passer ses idées.
Heureusement, aujourd'hui, tout cela a changé. Et Otis Taylor a enfin pu être diplômé. Il a reçu son diplôme en mai dernier lors d'une cérémonie organisée par le district de l'école publique de Denver. Une joie évidemment mais aussi l'aboutissement d'un combat contre une règle rétrograde. A NPR, le musicien a ainsi déclaré ceci :
"On a demandé à d'autres étudiants de l'université de Denver de se couper les cheveux, comme on l'a fait aux enfants "surfeurs". C'était le début de la contre-culture à une époque où les Beatles se laissaient pousser les cheveux. Les écoles menaient la bataille contre cette contre-culture et ne voulaient pas que les enfants aient les cheveux longs."
Il a aussi ajouté que bien qu'il ait atteint son objectif de devenir musicien professionnel, son père ne lui a jamais pardonné de ne pas avoir obtenu son diplôme.
Il a également confié que si c'était à refaire, il le referait mais que désormais, il voulait passer outre.
"Bien sûr que je le referais. Mais, en tant que Noir, vous ne pouvez pas vous attarder sur les mauvaises choses qui vont sont arrivées. Il y a eu des moments où j'ai dû faire des choix et je les ai assumé."
Une histoire compliquée mais une belle conclusion !