Alex Gibney, réalisateur oscarisé pour Un Taxi pour l’Enfer en 2008, brosse le portrait de l’inventeur de l’afrobeat, qui fit vibrer les corps aussi puissamment qu'il agita les consciences.
Fela Anikulapo Kuti est un Nigérian qui a risqué sa vie à chaque album pour combattre la dictature. Né le 15 octobre 1938 à Abeokuta, au Nigeria, Fela Anikulapo Kuti baigne dans la lutte politique dès l'enfance, au contact de ses parents, militants anticolonialistes. Chanteur et saxophoniste talentueux, il invente, avec son groupe Africa 70, un courant musical qui fédère le continent africain et s'exporte dans le monde entier : l' afrobeat, étourdissante fusion de funk, jazz et rythmes traditionnels nigérians. Dans les années 1980, l'artiste, adulé par Stevie Wonder ou James Brown, enchaîne les tournées à guichets fermés et mène une vie frénétique de rock star. Mais ses chansons sonnent aussi la rébellion et servent de réceptacle à un activisme contre la corruption des élites, l'autocratie militaire et la voracité des multinationales pétrolières. Fondateur de l'organisation République de Kalakuta, il est victime de la répression et jeté en prison à plusieurs reprises avant d'être emporté par le sida en 1997.
Le documentaire Fela, une voix pour l’Afrique, nous transporte chez lui à l'« Afrika Shrine », une arrière-cour de vieil hôtel à Lagos, Paul McCartney nous y raconte sa première visite. On découvre cette maison entourée de barbelés qu'il qualifie d'État indépendant, où il faisait lire des livres aux enfants et employait des centaines de personne. Ses deux fils Sean et Femi, ainsi que Tony Allen témoignent eux aussi et racontent, sa rencontre avec les Black Panthers, sa lecture de Malcolm X, son mode de fonctionnement.
Son héritage perdure, notamment à travers la carrière de son fils aîné, l'artiste Femi Kuti.
Le DVD est disponible depuis début juillet dans les points de ventes habituels