Blues Blood, un nouvel opus audacieux
Il y a des albums qui font l'effet d'un baume apaisant, comme celui d'Immanuel Wilkins, qui signe un retour audacieux avec "Blues Blood", co-réalisé avec la légendaire Meshell Ndegeocello. De loin le plus ambitieux de ces albums, "Blues Blood" nous plonge dans une atmosphère méditative et spirituelle, presque mystique.
D'ailleurs, tout est dans le titre. Avec le blues, Wilkins plonge dans ses racines, au coeur de l'héritage afro-américain, s'inspirant des traditions orales, musicales et du gospel. Avec le blood, le sang, l'artiste part au combat, témoin d'une colère sourde d'un peuple opprimé. Un nom qui n'a clairement pas été choisi au hasard : blues blood signifie aussi "sang bleu", autrement dit une personne noble. Un double sens symbolique, évoquant à demi-mot la résilience.
Un album profond et hautement symbolique
En un mot, Blues Blood ne se contente pas d'explorer les souvenirs d'enfance de Wilkins à Philadelphie, il va bien plus loin que ça. En effet, Wilkins s'attaque au lourd sujet de la transmission de la mémoire. Et pour cela, il s'entoure de musiciens de renom, comme Cécile McLorin Salvant, le pianiste Micah Thomas, et le guitariste Marvin Sewell. Ces collaborations enrichissent l'album d'une diversité sonore qui dépasse toutes les frontières.
À travers des morceaux comme Afterlife Residence Time, Wilkins aborde l'idée de la mémoire qui s'inscrit dans le sang et l'eau, renforçant la profondeur thématique de l'album. Les influences de figures emblématiques telles que James Baldwin ou Nina Simone se ressentent tout au long de cet album puissant. Blues Blood se veut à la fois un hommage à ses ancêtres et une ode à la quête de paix pour les personnes noires, dans un monde qui n'a clairement pas été tendre avec eux.