Une période de mutation pour la musique
Sorti le 6 septembre 1974, l'album Thrust de Herbie Hancock voit le jour. Moins connu que son précédent opus, Head Hunters, qui a marqué un véritable tournant dans la carrière du musicien, Thrust est pourtant bien la preuve qu'Herbie Hancock est un génie de son temps, avec de l'or au bout des doigts. Dans cet album, le pianiste s'entoure de musiciens talentueux, comme Bennie Maupin au saxophone, Mike Clark à la batterie, Bill Summers aux percussions et Paul Jackson à la batterie.
Il faut vous imaginer qu'à l'époque, dans les années 70, la musique est en pleine mutation. En effet, les frontières entre les genres se font plus minces, et certains styles, comme le funk, la soul, le jazz et les sonorités africaines fusionnent ensemble. Exit les règles et la rigueur classique : on improvise, et joue pour le simple plaisir de jouer, en repoussant ses limites, si bien que chaque nouvelle sortie d'album devient un immense terrain de jeu d'exploration. Les prestations de grands noms de l'époque, comme Tony Williams, Miles Davis, ou Chick Corea sont attendues avec impatience.
Un artiste influent et plein d'idées
C'est dans ce contexte qu'Herbie Hancock sort son épingle du jeu. A vrai dire, en 1973, le pianiste est déjà un grand nom du jazz, puisque c'est l'un des acolytes de Miles Davis, avec qui il joue dans son quintet. Et Herbie s'amuse à proposer de nouvelles idées. C'est d'ailleurs lui qui, en parlant avec Miles Davis de leur ambitions mutuelles, il décide de rajouter un piano électrique, histoire d'abattre toutes les barrières entre le rock, le jazz et le funk.
Et force est de constater qu'aujourd'hui, le pari est plus que réussi : Herbie Hancock continue de fasciner et d'être admiré, autant pour son énorme discographie extrêmement riche et éclectique que pour ses expérimentations, où il n'a pas hésité à introduire des sonorités électriques qui ont changé, à tout jamais, l'histoire du jazz.