Originaire de Houston, Robert Glasper a commencé sa carrière au milieu des années 1990. Véritable virtuose du piano, il joue du gospel dans les églises. Avec un tel talent, il se fait très rapidement un nom dans l’industrie musicale. En un rien de temps, il devient l’un des artistes américains les plus respectés de sa génération. Il est d’ailleurs proche de très nombreux artistes, tels qu’Erykah Badu, The Roots, Kendrick Lamar, Lauryn Hill, ou encore Dave Chappelle. De ce fait, Robert Glasper est bien souvent considéré comme le “favori du rap US”. Deux ans après son dernier opus, “Black Radio III”, l’artiste fait une très belle surprise à son public. En effet, ce 28 août 2024, il annonce la sortie de son tout nouvel album, intitulé “Code Derivation”. Quinze morceaux et cinquante-sept minutes de jazz : telle est la promesse faite par l’artiste à ses fans. Avec ses cinq Grammy Awards en poche, Robert Glasper continue d’explorer les liens entre jazz et hip-hop. Face au journaliste Zane Lowe, il se confie à ce propos sur la plateforme Apple Music, sur laquelle son disque est disponible en exclusivité :
“Le jazz est à la base du hip-hop. J’ai utilisé le mot ‘dérivation’, car c’est littéralement une dérivation du jazz. J’ai joué avec les maîtres des deux genres. Je voulais créer des morceaux de jazz, puis proposer à mon groupe, mes amis et des producteurs talentueux de me sampler…”.
En outre, le musicien aime travailler en famille, puisque l’un de ses producteurs n’est autre que son fils, Riley. Ainsi, Robert Glasper continue d’écrire son histoire.
Robert Glasper vient de sortir son nouvel album Code Derivation... Uniquement dispo sur apple music pour le moment...
— Akram (@A_tothe_K) August 29, 2024
Feat Hi-Tek, Black Milk ou bien encore Kareem Riggins.
Du bon jazz as usual. pic.twitter.com/EvvBm3sFJz
Un artiste très engagé
Outre ses nombreuses collaborations, Robert Glasper reste un artiste particulièrement engagé. Il lutte notamment contre la ségrégation raciale :
“Les choses produites par des Noirs appartiennent toujours à des Blancs, c’est comme ça”.
Le pianiste estime même que les artistes ont un rôle à jouer politiquement parlant :
“Les artistes ont de plus en plus la parole, mais ne souhaitent pas s’engager politiquement… D’un côté, je les comprends, parce qu’ils veulent juste faire de la musique. Certains disent aux artistes noirs qu’ils devraient prendre position, mais ils ne veulent pas parler des dérives de la société tout le temps ! Ce n’est pas leur faute : on leur demande simplement d’être bons dans ce qu’ils font et de produire un art qui permet de s’évader”.
Et pour cause, Robert Glasper met en lumière les dérives de la société américaine dans son album “Black Radio III”. Il raconte :
“Bloqué chez moi pendant la pandémie, j’ai pris le temps de m’asseoir, d’écouter et de regarder ce qui m’entoure. Les horreurs du monde m’ont violemment blessé. La mort de George Floyd, Donald Trump, les violences policières… […] J’ai pris la décision de dire aux gens que je connecte avec ce qu’il se passe. J’ai senti que j’étais obligé, parce que je suis Robert Glasper, et que j’ai mon statut. Les deux premiers titres sont très politiques”.
Une très belle manière d’exprimer son art !