Le 23 janvier 2010, Django Reinhardt aurait eu 100 ans. De son vivant, on applaudissait déjà son sens du rythme et sa créativité. Un siècle plus tard, il reste l’un des musiciens de jazz les plus doués que la France ait jamais connu. Mais Django est surtout un musicien populaire, connu bien au delà de la seule planète jazz et qui touche tous les amateurs de musique en général. Bien des années plus tard, ces titres n’ont pas pris une ride et transmettent toujours une émotion intacte. Django Reinhardt, de son vrai nom Jean-Baptiste Reinhardt, est né le 23 janvier 1910 dans une roulotte aux portes de la Belgique. Déjà bien ancré dans la tradition manouche donc. Par la suite, il part avec sa famille s’installer en France près de la porte de Choisy. Très vite, il découvre la musique avec le banjo de son oncle, qu’il apprend tout seul en observant et en répétant les gestes d’autres musiciens. Par la suite, il procède de la même façon avec le violon et la guitare. A 13 ans, il joue déjà sur les terrasses des bars parisiens et dans les demeures aisées pour se faire un peu d’argent. En 1928, il se fait repérer par l’accordéoniste Jean Vaissade qui lui permet d’enregistrer son premier album. La même année, le destin lui joue cependant un mauvais tour : un incendie se déclenche dans la caravane où il vit avec sa femme. Django est blessé à la jambe et à la main gauche ; les médecins lui prédisent qu’il ne pourra plus jamais jouer de la musique. Il passe alors plus de 18 mois à l’hôpital et perd l’usage de deux de ses doigts. Malgré tout, il s’obstine à vouloir continuer à jouer et développe une nouvelle technique sur la guitare que lui a apporté son frère Joseph en guise de rééducation. Cette manière de jouer totalement inédite contribuera largement à sa notoriété future. A sa sortie de l’hôpital en 1930, il découvre cette nouvelle musique, le Jazz, venue des Etats-Unis. Il est tout simplement émerveillé devant des artistes comme Duke Ellington, Joe Venuti, Eddie Lang ou encore Louis Armstrong. En 1934, avec Stéphane Grappelli, il fonde le célèbre Quintette du Hot Club de France. Sa carrière est alors définitivement lancée. La planète entière se l’arrache, il se produit aux quatre coins du monde. Pour autant, il conserve la même simplicité et la même complicité avec la communauté manouche. L’histoire raconte que lorsqu’il descendait dans un hôtel, il faisait venir les caravanes dans la cour… Il enregistre son tout dernier album en avril 1953 et s’éteint un mois plus tard, le 16 mai 1953, des suites d’une hémorragie cérébrale. Aujourd’hui, il apparaît comme un véritable mythe et un idéal à atteindre pour bon nombre de guitaristes en herbe. Pour la célébration du centenaire de sa naissance, les hommages à Django fleurissent de toutes parts. Ce jeudi 21 janvier, une place « Django Reinhardt » a ainsi été inaugurée par Bertrand Delanoë à Paris, en présence de la famille de Django et de nombreuses personnalités. Cette place est située près du marché aux puces de Clignancourt, à quelques pas de l’endroit où l’artiste a jadis installé sa caravane. Parallèlement, les hommages se manifestent bien évidemment sur scène avec deux soirées « Django et rien » les 23 et 30 janvier où de nombreux artistes viendront interpréter ses titres : Raphaël Fays, Steeve Laffont, Angelo Debarre, David Reinhardt (son petit-fils)… Enfin, le 14 mars, un spectacle intitulé « Django 100 » sera présenté au Théâtre des Champs Elysées à Paris avec notamment Boulou et Elios Ferré, Romane, David et Noé Reinhardt, Angelo Debarre, Stochelo Rosenberg et de nombreux guitaristes.
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